Impossible d’espérer quoi que ce soit qui se dise de façon audible de la part du Président camerounais Paul BIYA, sur la crise du Niger. Laquelle, pourtant met actuellement en agenda tout ce qui se dit et se fait diplomatiquement et politiquement en terre africaine. Sorte de Zambèze à ses yeux pourrait-on dire, pour reprendre l’expression alors célèbre attribuée jadis au défunt président français Jacques Chirac. Les Nigériens n’ont qu’à se déchirer, les Français se faire des angoisses sur l’uranium et la CDEAO avancer en rangs dispersés sur une intervention militaire : rien de tout cela n’est au cœur de Paul BIYA.
Pendant ce temps en effet, son Ministère en charge des Relations extérieures multiplie les fêtes et cérémonies de chrysanthèmes en tous genres, pour s’occuper autant que possible.
Ce n’est donc pas sur ce sujet que l’on entendra la Président du Cameroun. Comme on ne l’entend sur quasiment rien à l’Union africaine où la présence du pays est devenue anecdotique, très peu à la CEEAC dont il n’a pas participé au dernier sommet de Libreville et assez peu, y compris à la CEMAC, pourtant réputé être sa zone de chasse réservée. En clair, Paul BIYA est un homme de calme, très à l’aise avec les trains qui arrivent à l’heure, et pas confortable pour un sou avec tout ce qui touche – comme le confiait son ancien équipier Marafa Ahmidou YAYA – à tout ce qui porte à l’imprévu et aux prises de paroles improvisées. Question de style, dira-t-on de cet Homme pétri de mystères, jusqu’au bout.
