Surprise Me!

À Marseille, la RTM se dote de l'outil "Stop fraude"

2025-01-09 101 Dailymotion

Comme cinq autres opérateurs de transports en France, la RTM va se doter mercredi 8 janvier de "Stop Fraude", outil qui permet de vérifier les adresses des fraudeurs verbalisés. Pour l'heure, l'impact de ce dispositif semble incertain sur une fraude qui, à Marseille, représente un quart des trajets.
C'est un nouvel outil, que le ministre des Transports, Philippe Tabarot, vend comme un moyen d'endiguer la fraude dans les transports. Le dispositif "Stop Fraude" doit être déployé mercredi 8 janvier, chez six opérateurs de transports en France, dont la RTM, à Marseille.

Les contrôleurs devraient ainsi pouvoir "exiger des usagers la preuve de leur adresse postale", et croiser celle-ci "avec les administrations publiques et organismes de sécurité sociale". Autrement dit, ils vont pouvoir croiser l'adresse des fraudeurs avec celle de leur domicile fiscal, pour que les contraventions soient bien transmises. Auparavant, selon l'Union des transports publics et ferroviaires (UFTP), elle était fausse "dans 50% des cas".

"Cela va donner plus de sens, plus de crédibilité à notre travail, estime David Barris, secrétaire général du syndicat CFE-CGC de la RTM. Les agents de contrôle vont disposer d'un outil supplémentaire pour travailler de façon efficace."

Des adresses contrôlées en fin de journée, et non pendant le contrôle
Mais, le syndicaliste l'assure : "On n'est pas là pour se substituer à la police". Si bien que les adresses devraient être vérifiées électroniquement "en fin de journée, après une remontée d'informations", et non lors du contrôle.

Difficile, alors, d'imaginer le véritable impact de "Stop Fraude" dans la cité phocéenne, où la fraude représente 25% des voyages. "Cela ne va rien changer au fait de frauder, prédit un voyageur, habitué à relayer l'emplacement des contrôleurs sur les réseaux sociaux. La personne qui ne peut pas se payer de ticket continuera à frauder."

Au sous-sol de la gare Saint-Charles, les nouveaux portiques anti-fraude à l'allure monolithique devaient déjà rendre la pratique "quasi inexistante", pour la RTM. Se poster quelques minutes, de l'autre côté de leurs vitres coulissantes, permet d'affirmer le contraire.

Une cigarette allumée au coin des lèvres, deux jeunes s'engouffrent derrière une voyageuse en règle. "On a toujours fraudé, sourient-ils, avant d'ajouter au sujet de "Stop Fraude". Ce n'est pas cet outil qui va nous faire arrêter. On a déjà eu des amendes, mais on continuera." L'un d'eux dit devoir 4 000 euros.