Au départ une simple vidéo parodique postée sur TikTok en décembre 2024 devenue en quelques semaines une "méthode d'éducation" avec ses détracteurs, ses ambassadeurs et ses dérives. De quoi relancer le débat sur l'éducation dite Montessori et les violences éducatives ordinaires.
"La pédagogie ghettossori allie débrouillardise, rap, discipline et amour", explique Jessica avec son enceinte audio autour de la taille et une claquette à la main. Cette vidéo postée sur TikTok en décembre 2024, par Jessica, 34 ans, plus connue sous le pseudonyme de JessicaFrenchRiviera est l'une de celle qui lui a valu une renommée nationale.
Au départ, il y a l'envie de prendre le contre-pied de ce que Jessica appelle les "mamans montessori". "J'avais lu sur Instagram, raconte cette mère qui vit à Nice avec son fils de 9 ans, 'si vous n'êtes pas prête à mettre votre vie entre parenthèses, ne faites pas d'enfant'. J'avais trouvé ça hyper violent."
Maria Montessori a mis au point au XXe siècle une pédagogie qui permet à l'enfant d'acquérir l'autonomie dans ses apprentissages grâce à un cadre et des règles clairement définies. Aujourd'hui, cette pédagogie est souvent confondue avec la parentalité bienveillante et positive. Si ce mouvement s'en inspire en partie, il tend aussi vers un idéal d'écoute, de disponibilité et de bienveillance qui peut être difficile à atteindre pour les parents.
"C'est pas des fragiles"
Jessica a pris le parti de filmer le quotidien d'une mère qui ne veut pas se sacrifier ni transformer les codes "ghettos" avec lesquels elle a grandit. Une image à l'opposé de l'image d'Epinal de la "maman Montessori" qui serait issue d'un milieu plus aisé et qui cherche la perfection à tout prix.
Elle raconte la flemme de lire une histoire, l'envie de faire écouter à son enfant du rap, de lui donner parfois de la glace plutôt qu'un repas équilibré. Dans les commentaires, on lui dit qu'elle est une "maman ghetto". La méthode "ghettossori" (contraction de ghetto et montessori) est lancée. "Après, les gens ont tout mélangé, ils ont tout pris au premier degré", se défend Jessica.
