LE CONVICTIONS A GEOMETRIE VARIABLE DU DEMISSIONNAIRE ISSA TCHIROMA BAKARY
L'ex-ministre démissionnaire de l'Emploi et de la Formation professionnelle est désormais candidat déclaré à l'élection présidentielle. C'est par une « Lettre aux Camerounais » qu'il en a annoncé l’ambition, 24h à peine après son départ du gouvernement et sa rupture avec le président Paul Biya, dont il était l'un des principaux alliés. La lettre compte 24 pages. Elle s'ouvre par un hommage à ceux que le rédacteur appelle « les pères fondateurs de la nation » et dont il convoque l'esprit face « au péril d'un régime à bout de souffle », écrit-il. Le texte est parcouru de dénonciations des dysfonctionnements d'un système auquel il a appartenu pendant de longues années. Issa Tchiroma confesse alors : « J'ai connu le pouvoir et j'en ai mesuré les limites ». Il adresse ensuite une pique à l'endroit du président en fonction au sujet de qui il déclare : un « pays ne peut exister au service d'un homme. Il doit vivre au service de son peuple ».
Préparée depuis des mois, cette sortie du gouvernement vient soudainement rebattre les cartes d’un jeu politique dont l’issue est incertaine. Nous effectuons cependant ici un retour de type archéologique sur une vie de convictions et un engagement à tonalité variable auprès du Pouvoir en place.