film soviétique muet réalisé par Sergueï Eisenstein, sorti en 1925.
Il traite de la mutinerie du cuirassé Potemkine au mouillage devant le port d’Odessa en 1905, de l’insurrection et de la répression qui s’ensuivirent dans la ville. Le film fut très longtemps interdit dans de nombreux pays occidentaux pour cause de « propagande bolchevique » et « incitation à la violence de classe ». Il est considéré comme l'un des plus grands films de propagande de tous les temps. Il est choisi, en 1958, comme le meilleur film de tous les temps par 117 critiques internationaux lors de l’Exposition universelle de Bruxelles. Le film est entré dans le domaine public dans la plupart des pays du monde.
Synopsis
Le film se compose de cinq parties :
1) « Les hommes et les vers » (Люди и черви) : les marins du cuirassé russe Potemkine protestent contre le fait de manger de la viande pourrie ;
2) « Drame dans la baie » (Драма на тендре) : les marins et leur chef Vakoulintchouk se révoltent ; ce dernier meurt assassiné, abattu par un officier ;
3) « La mort demande justice » (Мёртвый взывает) : le corps de Vakoulintchouk est porté par la foule du peuple d'Odessa venue acclamer les marins comme des héros ;
4) « L'escalier d'Odessa » (Одесская лестница) : les soldats de la garde impériale massacrent la population d'Odessa dans un escalier qui semble interminable ;
5) « La rencontre avec l'escadre » (Встреча с эскадрой) : l'escadron qui a pour tâche d'arrêter la révolte du Potemkine refuse les ordres et se rallie aux mutins.
La révolte de l'équipage du cuirassé Potemkine, le 14 juin 1905 (27 juin dans le calendrier grégorien), pendant la révolution russe de 1905, est présentée comme précurseur de la révolution d'Octobre (1917) et du point de vue des insurgés.
Le cuirassé reproduit, dans le microcosme de son équipage, les clivages de la société russe et ses inégalités. L’une des causes de la mutinerie est la question de la nourriture. Les officiers présentés comme cyniques et cruels contraignent l’équipage à consommer de la viande avariée, alors qu’eux-mêmes maintiennent un train de vie privilégié parmi l’équipage (scène de la vaisselle, « Dieu, donne-moi mon pain quotidien »).