Elle avait témoigné hier matin, en direct au téléphone sur CNews, mais hier soir c'est en plateau que Isabelle Pibouleau a eu le courage de venir raconter son histoire. Très digne et très émue, notre consoeur a raconté ce samedi 23 août dans le tramway à Paris, quand son copain s’est pris sept coups de couteau au bras au thorax simplement pour avoir tenté de la défendre :
"Mon compagnon a fait preuve d'un courage sans nom J'ai vécu ce nombreuses femmes vivent aujourd'hui. On a le droit de prendre les transports en commun.
Il se rapproche de nous en poussant de façon virulente un passager à coté de nous. Il nous fixe d'un regard noir que je n'oublierai jamais. Il nous insultait de façon gratuite. L'intuition ne nous trompe pas. Il faut écouter ses intuitions, comme quand ça arrivé lors de ma première agression."
La journaliste a en effet révélé avoir subit une première agression sexuelle, il y a quelques mois et ne pas avoir osé en parler : "Je ne sais pas pourquoi. Ca ne s'explique pas, il faut le vivre. Ma parole elle est pour ça, pour que les conscience s'éveille. J'avais honte d'être une femme qui avait été touchée dans la rue.
Cette société est dangereuse, ce n'est pas un secret. Moi j'ai la chance que notre copain soit en vie, mais il est temps que les consciences s'éveillent. La honte n'est pas de notre côté. La honte doit changer de camp."
Et de lancer un appel à Emmanuel Macron :
"Avec respect, je veux m'adresser au Président de la République. Mr Emmanuel Macron, est ce que vous pensez qu'un drame comme ça c'est du Brain Washing ? Est-ce que vous pensez que les larmes d'une mère qui pense que son enfant va mourir c'est du lavage du cerveau ? "
En juin dernier, alors qu’un jeune Français, Benoît, âgé de 17 ans, a été tué à coups de couteau à Dax, Emmanuel Macron avait tenu des propos qui ont immédiatement suscité la colère. Dans un entretien accordé à la presse régionale à l’occasion du sommet des océans à Nice, le président de la République a estimé que « certains préfèrent, pendant ce temps-là, brainwasher (lavage de cerveau) sur l’invasion du pays et les derniers faits divers ».
Cette déclaration intervient alors que l’actualité est marquée par une vague de violences sur tout le territoire : règlements de compte, agressions gratuites, attaques contre les forces de l’ordre, meurtres de jeunes…
Et désormais, le président de la République semble minimiser ces faits, les qualifiant implicitement de distractions médiatiques ou en faisant mine de pense qu'ils sont utilisés pour des raisons politiques.